Voir ESTHETIQUE
(extraits ci-dessous)
TALON-HUGON Carole, "L'ESTHÉTIQUE*", coll. Que sais-je ?, PUF, 2004, 127 p.
"Selon HEGEL, ("Cours d'esthétique", 1818-1830), l'ART réalise cette conciliation en spiritualisant le SENSIBLE et en rendant sensible l'intelligible. L'oeuvre serait UNITÉ du sensible et du spirituel, investi d'une FONCTION de révélation ONTOLOGIQUE : il fournit une CONNAISSANCE supérieure ; il ne constitue qu'une étape de l'odyssée de l'esprit ABSOLU."
"Esthétique analytique
Morris WEITZ adopte une position anti-définitionniste de l'art contre l'essentialisme, comme Nelson GOODMAN ("Manières de faire des mondes", 1978) : un objet est esthétique lorsqu'il FONCTIONNE symboliquement selon 5 symptômes : la DENSITÉ syntaxique et sémantique, la SATURATION, l'EXEMPLIFICATION et la MULTIRÉFÉRENCE."
"Paul VALÉRY dan son "Discours d'ouverture du II° Congrès International d'esthétique et de science de l'art", (1937), proposait d'appeler esthésique "tout ce qui se rapporte à l'étude des SENSATIONS, mais particulièrement (...) les travaux qui ont pour objet les excitations et les réactions sensibles qui n'ont pas de rôle physiologique uniforme et bien défini. Ce sont en effet les modifications sensorielles dont l'être vivant peut se passer, et dont l'ensemble (...) est notre trésor." Cette "science des sensations" a pour objet les sensations DÉFONCTIONNALISÉES. Elle doit analyser comment celles-ci, dans leur dimension affective et pas seulement cognitive, touchent mystérieusement à l'intelligence, à la sensibilité, et à l'action, et comment elles procurent un PLAISIR délié du besoin, qui excède la sensorialité et dans lequel se mêlent volupté, fécondité et ÉNERGIE.""
"Alain ROGER nomme "artialisation" le processus par lequel l'art informe le REGARD que nous portons sur la nature en lui fournissant des schèmes perceptifs (la peinture a appris à voir dans le pays le PAYSAGE, et dans la nudité le NU), des schèmes évaluatifs (la littérature et la peinture du 18°s ont doté la haute montagne et la haute mer d'un valeur esthétique ("Nus et paysages. Essai sur les FONCTIONS de l'art", 1978)."
Voir ŒUVRE
(extraits ci-dessous)
Béatrice LENOIR, "L'œuvre d'art", Flammarion, 2012, 248 p.
"Le philosophe analytique Nelson GOODMAN propose d'inverser la question : qu'est-ce qu'une œuvre d'art ? en se posant plutôt cette question : quand un objet FONCTIONNE-t-il comme œuvre d'art ? L'attitude esthétique serait la position du sujet, avec une certaine attention sur l'œuvre. Cette attention confère à l'objet une FONCTION SYMBOLIQUE : "un objet peut être une œuvre d'art en certains moments et non en d'autres. A vrai dire, un objet devient précisément une œuvre d'art parce que et pendant qu'il FONCTIONNE comme symbole. Tant qu'elle est sur une route, la pierre n'est d'habitude pas une œuvre d'art, mais elle peut en devenir une quand elle est donnée à voir dans un musée d'art. Sur la route, elle n'accomplit en général aucune FONCTION symbolique. Au musée, elle exemplifie certaines de ses propriétés - par exemple, les propriétés de forme, couleur, texture. (...) D'un autre côté, un tableau de REMBRANDT cesserait de FONCTIONNER comme une œuvre d'art si l'on s'en servait pour boucher une vitre cassée ou pour s'abriter" ("Manières de faire des mondes", Éd. Jacqueline Chambon, 1992, p.90). Cette approche laisse de côté les distinctions traditionnelles entre artefact et objet naturel, entre production et action."
Voir THÉORIE
(extraits ci-dessous)
CAUQUELIN Anne, "Les THÉORIES* de l'art", coll. Que sais-je ?, PUF, 1998, 127 p.
"(Aristote) Il y a ÉCART nécessaire dans toute fiction, et comme la NATURE, la PRODUCTION dispose d'ÉLÉMENTS, de MOYENS, d'un BUT : faire en sorte que les objets ou êtres qu'elle va produire puissent fonctionner dans l'univers auquel il sont destinés. L'histoire cherche à rester au plus près des événements. Elle est guidée par un souci de vérité."
(...)
"L'art "achève la NATURE", l'AUGMENTE par ce monde de possibilités, cette virtualité que la fiction ajoute aux choses. Ce PLAISIR vient de ce que nous ressentons les affections de l'âme (effroi, crainte, pitié) sans les ressentir vraiment. La MIMESIS fonctionne comme un remède. La CATHARSIS est un terme médical (épuration du mal).
Voir THÉORIE
(extraits ci-dessous)
CHALUMEAU Jean-Luc, "Les THÉORIES* de l'art", Vuibert, 1994, 137 p.
"(Sartre) Il y a deux types de conscience : l'une qui traite les objets pour eux-mêmes, la conscience perceptive, l'autre qui les traite comme quasi-objets, la conscience imagée irréalisante qui est mise en jeu dans la contemplation des œuvres d 'art. Tout objet pouvant fonctionner soit comme RÉALITÉ présente, soit comme IMAGE, il en résulte que c'est le regardeur qui, par son choix, détermine le STATUT de cet objet. Par exemple Jasper JOHNS joue sur l'ambiguïté entre les vrais drapeaux et ses drapeaux peints."
"Léon-Battista ALBERTI est artiste essentiellement architecte et théoricien. Il considère l'ÉDIFICE comme un ORGANISME vivant. Sa BEAUTÉ résultera pour une part importante d'une adaptation parfaite à sa FONCTION. Il associe les trois termes necessitas, commoditas et voluptas. Il consigne ses idées dans deux ouvrages : "Traité de la peinture" et "De l'architecture" : "La peinture ne sera autre chose que l'intersection de la pyramide visuelle, selon une distance donnée en plaçant le centre et en en déterminant les lumières sur une certaine surface artificiellement représentée par des lignes et des couleurs." L'art est pour lui un moyen de CONNAÎTRE, et la peinture est la connaissance de la nature en perspective."
"Jacques LACAN interprète la fonction de la vision : "quelque chose est donné non point tant au regard qu'à l'œil, quelque chose qui comporte ABANDON, dépôt du regard" ("Le Séminaire", Livre XI, Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Seuil, 1973, p.102)."