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READY-MADE

BOSSEUR Jean-Yves, "Vocabulaire des arts plastiques", Ed. Minerve, 2008, 2014, 2018, 226 p.
p.154
Vers 1915 Marcel Duchamp désigne par "ready-made" des "formes de manifestation" liées à des objets trouvés. Le premier, conçu en 1913, était une roue de bicyclette fixée sur un tabouret. En 1915, il achète dans une quincaillerie une pelle à neige sur laquelle il inscrit : "En prévision du bras cassé".
"Il est un point que je veux établir très clairement, c'est que le choix de ces ready-mades ne me fut jamais dicté par quelque délectation esthétique. Ce choix était fondé sur une réaction d'indifférence visuelle, assortie au me moment à une absence totale de bon ou de mauvais goût... En fait à une anesthésie complète.
Une caractéristique importante : la courte phrase qu'à l'occasion j'inscrivais sur le ready-made.
Cette phrase, au lieu de décrire l'objet comme l'aurait fait un titre, était destinée à emporter l'esprit du spectateur vers d'autres régions plus verbales. Quelquefois j'ajoutais un détail graphique de présentation : j'appelais cela pour satisfaire mon penchant pour les alitérations, "ready-made aidé" (ready-made aided).
Une autre fois, voulant souligner l'antinomie fondamentale qui existe entre l'art et les ready-mades, j'imaginais un "ready made réciproque" (reciprocal ready-made) : se servir d'un Rembrandt comme table à repasser !
(...)
Un autre aspect du ready-made est qu'il n'a rien d'unique... La réplique d'un ready-made transmet le même message ; en fait presque tous les ready-mades existant aujourd'hui ne sont pas des originaux au sens reçu du terme. ("A propos des "Ready-mades", 1961, "Duchamp du signe", pp.191-192).
Ce geste majeur de Duchamp bouleverse la notion sacralisée de l'œuvre d'art.


Voir ESTHÉTIQUE

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