NATURE
1. Nature objet de MAÎTRISE, ou LIBRE déploiement par le biais de l'homme
Depuis la Renaissance, l'homme cherche à comprendre et à maîtriser la nature. Il la transforme, parfois jusqu'à la dénaturer. Cette volonté de contrôle s'exprime dans la science, la technique, l'art. L'homme se veut supérieur à la nature, mais la nature ne se sert-elle pas de l'homme pour se déployer ? L'art du jardin, le land art, transforment la nature chacun à leur façon.
2. OBJECTIVITÉ questionnée
Les artistes de la Renaissance comme Vésale ou VINCI étudient la nature, un peu comme les scientifiques, pour révéler l'invisible mais en livrent une version IDEALISÉE. La nature est embellie pour en révéler l'harmonie. Oscar WILDE remarque que “les brouillard n'existaient pas tant que les arts ne les avaient pas inventés.” Les photographies de la nature semblent objectives. Les images médiatiques semblent réelles mais sont MANIPULÉES par le pouvoir qui les font passer pour naturelles. (Roland BARTHES, Mythologies, 1957, Ed. Le Seuil, 252 p.)
3. IMITATION ou surgissement
Pour BERGSON, la nature est une force VIVANTE toujours en train de créer du nouveau. Bergson parle d'une “création continue d'imprévisible nouveauté” (Henri BERGSON, La pensée et le mouvant, 2013 (1934), éd. PUF, 648 p., p.99-102). La nature n'est donc pas un simple décor, elle est à l'origine de la vie, de l'humain, de l'art. Pour KANDINSKY, l'artiste obéit à sa “nécessité intérieure”, une urgence qui le dépasse, pour faire surgir un monde bien PRÉSENT : "l’art peut atteindre son plus haut niveau s’il se dégage de sa situation de subordination vis-à-vis de la nature, s’il peut devenir absolue création et non plus imitation des formes du modèle naturel." (Wassily KANDINSKY, Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier, 1989 (1911), 216 p.)
Sources : Étienne SOURIAU, "Vocabulaire d'esthétique", 1990, éd. PUF, 1408 p.
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